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Photo du rédacteurEdith Pradalié

Bien utiliser sa boussole pour trouver sa voie professionnelle !


Commençons par une jolie histoire, celle de la montre et la boussole.


Il était une fois un petit commis qui travaillait dans un magasin très spécial. On y trouvait toutes sortes d’objets étranges, de toutes les tailles, de toutes les couleurs et de toutes les formes.

C’était la boutique où les âmes venaient choisir leur supplément. Elles pouvaient prendre n’importe quel article avant leur Grand Voyage sur Terre, mais ne pouvaient en emporter qu’un seul. Oh, bien sûr, les âmes possédaient déjà de nombreuses qualités, mais le supplément était ce petit quelque chose en plus qui pouvait les aider dans la vie.

Le petit commis avait à cœur de bien remplir sa mission. Son plus cher désir était de conseiller les âmes pour qu’elles prennent le supplément qui leur serait le plus utile. Mais chaque fois qu’une âme se présentait dans l’échoppe, son maître s’occupait en personne de lui montrer les trésors amoncelés, et la tâche du petit commis se résumait à monter sur la grande échelle pour attraper les articles inaccessibles.

La plupart du temps, les âmes choisissaient des dons. Don pour les langues, don pour jouer d’un instrument, don pour le dessin ou pour la cuisine. Certaines optaient pour des goûts. Goût pour l’aventure, goût de la lecture ou des goûts plus simples comme celui qui fait préférer une couleur à toutes les autres. Quelques-unes osaient prendre des passions. Passion des voyages, passion d’apprendre, et parfois des passions plus risquées comme la passion d’aimer à cœur perdu ou de défendre une cause jusqu’au sacrifice.

Ce qui chagrinait le plus le petit commis, c’est l’usage qui était fait de ces suppléments. Lorsque les âmes rentraient de leur Grand Voyage et racontaient leur expérience sur Terre, rares étaient celles qui en avaient tiré profit. Les raisons invoquées étaient nombreuses : « le contexte ne s’y prêtait pas » ; « l’occasion ne s’est pas présentée »…

L’explication qui revenait le plus souvent, et de loin, était le manque de temps.

Manque de temps pour faire éclore le don, profiter du goût ou s’adonner à la passion choisie. Manque de temps également pour exploiter les autres qualités qui habitaient les âmes.

Un jour, alors que le maître de l’échoppe montrait toute une gamme de talents musicaux à un groupe d’âmes venues ensemble chercher leur supplément, le petit commis aperçu une âme qui déambulait seule entre les rayonnages. Il s’approcha d’elle, tout heureux à l’idée de prodiguer ses conseils.

– Je vous recommande d’emporter une montre, dit-il en l’entraînant dans un coin de la boutique où étincelaient les cadrans de centaines de modèles différents. Ce sont des merveilles de mécanique, ajouta-t-il avec enthousiasme.

– Une montre, pour quoi faire ? demanda l’âme.

– Pour mesurer le temps, exposa le petit commis avec fierté en exhibant un instrument de toute beauté orné d’innombrables aiguilles. Celle-ci indique les saisons, les cycles du jour et de la nuit, les intervalles de temps, les durées incompressibles, le temps perdu et aussi le juste à temps.

Ainsi, vous saurez à quel moment il convient de faire les choses et combien de temps vous dépensez à les réaliser. Cette montre vous fera gagner beaucoup de temps, conclut-il.

L’âme semblait perplexe.

C’est intéressant, dit-elle pour ne pas vexer le petit commis. Elle a beaucoup d’aiguilles, j’ai un peu peur de ne pas savoir la manipuler. Celle-ci me parait plus simple, quel temps donne-t-elle ?

Elle s’était emparée d’un petit cadran doté d’une aiguille unique.

– Celle-ci ? Ce n’est pas une montre, c’est une boussole. Sa fonction est d’indiquer la direction.

L’âme se mit à rayonner de bonheur.

– C’est elle que je vais emporter, affirma-t-elle.

- Elle ne vous permettra pas de gagner du temps, objecta le petit commis.

- À quoi me servira de gagner du temps, si je n’avance pas dans la bonne direction ? répondit l’âme.




Avancer dans la bonne direction.


Avancer dans la bonne direction implique une bonne connaissance de soi : de ses compétences, ses limites, ses valeurs, ses besoins, bref de faire un check-up de son être et surtout de s'accepter dans son entièreté.


Pour ma part, j'ai bien mis 33 ans à trouver ma direction.


Il faut dire que ça commençait mal. Après un BAC SES eu sur le fil, j'ai choisi mon BTS commerce à pile ou face (nature aventurière et audacieuse). Après ces deux années (les plus folles de ma vie) et une mention, j'avais alors 19 ans, j'ai eu envie de devenir professeure de français.

(J'avais découvert véritablement les livres lorsqu'en première au lieu de préparer mon épreuve, je dévorais des romans. Ma mère désemparée ne comprenait pas mon sens des priorités.) :)


Mes parents, très ouverts et généreux ont alors accepté de me financer cette deuxième vie estudiantine avec, toutefois, une condition : « dès que l'échec pointe le bout de son nez, les vivres seront coupées ». Manque de pot pour eux (je vous aime), j'ai poursuivi jusqu'en master. :)


C'est ici que j'ai entrevu mon goût pour la découverte (intelligence interpersonnelle). Ma curiosité alimentait ma motivation. Je découvrais l'univers des littéraires, les œuvres artistiques, le côté fantasque de mes camarades, la méthodologie, l'université et sa liberté bref tout était nouveau et naviguer dans un monde inconnu me remplissait de joie et d'énergie.


Après 4 années à charcuter les mots, je me suis retrouvée paralyser.

J'ai bien tenté le CAPES mais l'idée d'être mariée à l'éducation nationale me provoquait des hauts le cœur (forte valeur de liberté).


Je ne suis rentrée dans l'âge adulte qu'à 24 ans avec zéro idée de ce que j'allais bien pouvoir faire.


J'ai enchaîné tout un tas de travail (nature proactive), dans le désordre : libraire, vendeuse, serveuse, commis de cuisine, téléactrice, pigiste pour un site masculin, manutentionnaire, ouvrière, barista, assistante d'éducation, formatrice, superviseur, auteure... Je ne restais jamais plus de 3 ans au même poste, et j'étais malheureuse.


Malheureuse car je ne trouvais ma place nulle part. Au bout d'un certain temps, en général quand je considérais avoir fait le tour, je m'ennuyais (nature curieuse avec un fort besoin d'apprendre). Le système pyramidal des entreprises m'étouffait (besoin d'autonomie, de création, de liberté et de reconnaissance).

Malheureuse car je me sentais en marge lorsque les recruteurs soulignaient une « instabilité » là où je voyais une grande curiosité, une adaptabilité et un apprentissage rapide.


C'est ici, que je me suis autorisée une pause. M'arrêter un instant pour m'écouter et faire le point. (Exit la tristesse, la colère, la rancœur, le burn-out, le bore-out et la dévalorisation de soi (intelligence intrapersonnelle)).


Qu'est-ce que j'avais envie d'apporter au monde et qui serait facile pour moi ?

Qu'est-ce que je pourrais faire qui allie mes capacités, mes valeurs, mes compétences, mes connaissances et qui me permettrait de vivre ?

Quelle était ma raison d'être ?


Ce travail fut salvateur pour ma santé mentale (Non, messieurs les recruteurs, je ne suis pas instable. Je suis, à mon niveau, multipotentielle).




Avec le temps, j'ai appris et accepté ma/mes valeur(s) ajoutée(s). Dès que j'ai été au clair avec ma personne, la direction s'est dessinée de façon instantanée et me voici aujourd'hui en train de vous raconter mon histoire.


L'activité d'accompagnement est ma raison d'être. Grâce à elle, tout mon être est stimulé: je crée, je découvre, j'expérimente la nouveauté, je me forme, j'apprends et je transmets. Je vibre et me lever le matin pour exercer est une immense joie.


Je le souhaite à tout un chacun et suis persuadée qu'éprouver de la joie dans son activité rend le monde meilleur. Bienvenue à la joie, l'ouverture, la bienveillance, l'amour, la curiosité, la tolérance.


Au plaisir de vous lire et vous rencontrer ici et là.


Édith Pradalié

www.amshacoaching.com


Pour les personnes qui n'ont pas encore trouver leur voie, la masterclass « Trouver sa voie professionnelle » ouvre ses portes le 22 novembre.





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